Les Racines Africaines du Parlement…

Ce bref article explore les racines de la notion du parlement africain. Un aspect important à comprendre et à évoquer par les jeunes pour assoir leurs arguments et leurs propos dans les débats d’idée et d’intelligence collective.

Les racines anciennes du parlement

Depuis huit (8) cents ans, les anciens empires d’Afrique comme  l’empire de Ouagadou actuel Ghana et l’empire du Mandé, possèdent une histoire parlementaire, connus des initiés, et qui mérite d’être une référence pour la mise en place des institutions en Afrique. Les “Donzo” dénaturement appelés “Chasseurs”, organiser en confrérie avaient défini des principes intangibles, contenu dans “le Serment des sages, qui remonterait à 1222 et la charte du Manden (1236), comme le feront les législateurs de la plupart des pays du monde six, sept ou huit siècles plus tard (Nayé Anna Bathily, dans « L’éveil des parlements africains »). 

La charte du manden: Source fondamentale du parlement dans la culture africaine

La charte du manden ou la charte de Kurounkanfouga , issue d’un récit oral est transcrite par l’ethno-anthropologue et historien malien Youssouf Tata Cissé et  Wâ Kamissoko griot traditionaliste malien. On y retrouve le sens étymologique Mandinka donné à la parole : le vocable kouma, « parole, propos », désigne-t-il tout discours sur un sujet donné, alors que l’expression kouma kòrò, « parole ancienne », ou kouma kòrò ba, « grande parole ancienne » ou « parole très ancienne » connote un discours, un propos, une leçon philosophique, une réflexion… élaborés depuis fort longtemps et relatifs soit au sacré, soit à ce qu’il y a d’essentiel, d’immuable, d’intangible, de permanent, etc. (Youssouf Tata Cissé et Wâ Kamissoko, dans: La grande Geste du Mali).  

Source occidentale du parlement

Le mot “parlement”, étymologiquement composé du mot parler (venant du latin liturgique parabolare et le suffixe -ment) ; a successivement désigné une conversation, l’action de parler, un propos, ce qui est dit. Il apparaît dans les années 1250, Vingt ans après la charte du manden, sous le règne de Saint Louis, lorsque les conseillers et juristes de la cour prennent l’habitude de se réunir en «parlement», parfois en présence du roi, pour juger des affaires qui leur sont soumises. A l’origine du Parlement, il y a la parole, Kouma.  Il n’est pas étonnant alors qu’il puisse avoir  un rapport entre l’institution parlementaire et le dialogue informel. le parlement pris dans le sens institutionnel est un lieu privilégié pour une stratégie de la parole (Ondo Vallet, dans: Les langues du politique). Il désignerait ainsi “l’endroit où l’on parle”.

La parole et l’esprit de conquête

Dans le contexte africain, il existe un lien étroit entre la parole, la chasse et la guerre (M. Haladou). D’ailleurs, Chez les Malinkés, les Bambaras, ainsi que chez les groupes apparentés les bobos ou Bwas et Sénoufos ces confréries de chasseurs étaient très vivaces. Le Conservateur du Musée Régional de Dosso (2005) précise qu’il ne s’agit pas de la chasse en tant qu’activité pour dégrader l’environnement mais c’est surtout l’aspect occulte qu’il faut mettre en valeur. D’antan, dans la plupart des pays africains, c’est la chasse qui participe à la consolidation du pouvoir traditionnel par son implication pleine dans le système sécuritaire pour défendre l’intégrité du territoire à la manière du soldat moderne. Les chasseurs étaient chargés de protéger les grands royaumes sahéliens, et possèdent le secret de la brousse et de la médecine traditionnelle. Cette philosophie retrace la force des traditions africaines face à la gestion de la cité. Elle est de même pour le parlement tel qu’on le connaît aujourd’hui.

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